Géopolitique
Washington poursuit le plan de la RAND au Kazakhstan, puis en Transnistrie
Par Thierry Meyssan
Les événements qui se déroulent depuis une semaine au Kazakhstan sont le cinquième volet d’un plan de la RAND Corporation, dont le sixième se déroulera prochainement en Transnistrie. Les quatre épisodes précédents ont eu lieu ces deux dernières années en Ukraine, en Syrie, en Biélorussie et au Nagorno-Karabagh. Il s’agit d’affaiblir la Russie en l’obligeant à se sur-déployer militairement.
1. Armer l’Ukraine ;
2. Augmenter le soutien aux jihadistes en Syrie ;
3. Promouvoir un changement de régime en Biélorussie ;
4. Exploiter les tensions dans le Sud du Caucase ;
5. Réduire l’influence russe en Asie centrale ;
6. Rivaliser avec la présence russe en Transnistrie.
Madame Nuland appartient à une illustre famille néoconservatrice. Son mari n’est autre que Robert Kagan, l’un des fondateurs du Projet pour un nouveau siècle américain (Project for a New American Century - PNAC) qui collecta les fonds pour l’accession de George W. Bush (le fils) à la Maison-Blanche et souhaita « un nouveau Pearl Harbor » que les attentats du 11-Septembre réalisèrent. Son beau-frère, Frederick Kagan, est un des piliers de l’Institut américain de l’entreprise (American Enterprise Institute). Il fut l’inspirateur de la politique US d’occupation de l’Afghanistan et de l’Iraq. Sa belle-sœur, Kimberly Kagan, est la présidente de l’Institut pour l’étude de la guerre (Institute for the Study of War). Elle joua un rôle de premier plan dans toutes les guerres du « Moyen-Orient élargi », notamment dans la politique des renforts (the surge) en Iraq.Victoria Nuland avait expliqué sa manière de traiter avec la Russie dans un article provoquant de Foreign Affairs en juillet 2020, « Épingler Poutine » [4]. L’autrice néoconservatrice travaillait alors pour l’ancienne secrétaire d’État démocrate, Madeleine Albright, et exposait ce que le prochain président devrait faire vis-à-vis de Moscou. Après avoir présenté une Russie en ruines et un Poutine aux abois, elle proposait de négocier un nouveau Traité START, de combattre l’usage que les Russes font de l’Internet, de soutenir l’adhésion de l’Ukraine à l’UE (puis à l’Otan), et l’opposition armée en Syrie. Elle imaginait des investissements US en Russie pour moderniser ce pauvre pays en échange d’un alignement politique de celle-ci sur les « démocraties occidentales ». Le Kremlin, qui ne reconnaît rien du constat qu’elle dresse, l’a pourtant reçue comme il avait accepté la tenue du sommet Biden-Poutine à Genève après que le président états-unien eut insulté à la télévision son homologue russe.
Rien n’a filtré de ces réunions à huis-clos. Mais il est hautement probable que Madame Nuland a menacé une fois de plus la Russie, car c’est ce qu’elle fait sans interruption depuis vingt ans. En tous cas, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a confirmé qu’elle n’était pas prête à soutenir l’application de l’accord de Minsk pour résoudre la crise ukrainienne.
Sitôt son déplacement fini à Moscou, Victoria Nuland s’est rendue à Beyrouth rencontrer le nouveau gouvernement de Najib Mikati, puis à Londres pour sonner le tocsin. Elle y a annoncé que Moscou massait des troupes à la frontière ukrainienne et s’apprêtait à envahir le pays.
Trois semaines plus tard, le directeur de la CIA, William Burns, se précipitait à Moscou pour réparer ce que Victoria Nuland avait brisé. Il s’efforçait d’être conciliant et était reçu par le président Poutine en personne.
Cependant, Washington vient de cesser de souffler le froid et le chaud. Après avoir (1) armé l’Ukraine, (2) soutenu les jihadistes en Syrie, (3) tenté un changement de régime en Biélorussie [5], (4) exploité les tensions au Sud-Caucase avec l’attaque azerbaïdjanaise contre l’Arménie [6], Washington (5) tente de réduire l’influence de Moscou au Kazakstan et devrait prochainement (6) rivaliser avec la Russie en Transnistrie. Bref, il poursuit le plan de la Rand Corporation.
KAZAKHSTAN
Dans la culture d’Asie centrale, le chef est une sorte de Kubilai Khan et sa famille, à la fois des sujets et des privilégiés. Le Kazakhstan ne forme une nation que depuis quelques années. Il le doit au président Nursultan Nazerbayev qui a su fédérer différentes tribus. Son successeur, le président Kassym-Jomart Tokayev a démocratisé le pays, mais les comportements sont toujours influencés par la culture turco-mongole.
Le 2 janvier 2022, des manifestations contre la hausse du prix du gaz de 13 % ont tourné à l’émeute. Des groupes coordonnés ont attaqué les bâtiments publics et souvent des commerces locaux. Des snipers ont tiré depuis les toits, à la fois sur des manifestants et sur des policiers. Des armureries militaires ont été attaquées. Le butin a été distribué au sein des groupes d’assaillants. Le phénomène s’est reproduit un peu partout dans le pays. La prison de Taldykorgan, où des islamistes sont détenus prisonniers, a également été attaquée.
L’opération est conduite par des jihadistes ayant combattu en Syrie et par d’anciens collaborateurs afghans de la CIA. Les groupes qu’ils dirigent sont constitués par des islamistes kazakhs.
Le président Kassym-Jomart Tokayev a reconnu la légitimité des manifestations et réprimé les attaques terroristes. Il a proclamé l’état de siège et fait arrêter le président du Conseil de sécurité, Karim Masimov, un ancien banquier qui fut deux fois Premier ministre et chef de l’administration présidentielle. Il est actuellement inculpé de haute trahison. Puis, Tokayev a nommé son successeur et réuni le Conseil de sécurité.
Les rapports de son administration ont évalué à environ 20 000 le nombre des insurgés, incluant à la fois les jihadistes et émeutiers étrangers et les islamistes kazakhs. Le pays entretenait depuis de longues années, bien avant le plan Kushner de normalisation, des relations cordiales avec Israël. Si l’ancien président Nazerbayev avait tenu des positions anti-religieuses durant l’époque soviétique, il s’est converti par la suite et a accompli le pèlerinage de La Mecque. Les Églises ont été autorisées, sous réserve d’enregistrement. Un sommet inter-religieux, comparable à celui que le Vatican organise a Assise, a lieu chaque année.
Le Kazakhstan distingue les religions, quelles qu’elles soient, de l’Islam politique qui, lui, est interdit. Cependant, la Confrérie des Frères musulmans et le Hizb ut-Tahrir (Parti de la libération) se sont développés dans toute l’Asie centrale avec l’aide du MI6 britannique. C’est d’ailleurs pour combattre ce séparatisme que l’Organisation de Coopération de Shanghai a été créée.
Le Conseil de sécurité a transmis au Kremlin les éléments dont il dispose déjà sur le complot dont le pays est victime. Il a requis l’aide de l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OSTC) pour combattre les jihadistes. Le président Tokayev a donné sans attendre l’ordre à ses forces de sécurité de tirer sans sommation et de tuer les jihadistes qu’elles trouveraient [7]
L’OTSC a répondu immédiatement déployé 2 500 soldats, des Arméniens, des Biélorusses, des Russes et des Tadjiks, sous les ordres du général Andrei Serdyukov, commandant en chef des parachutistes de la Fédération de Russie. La Chine populaire a annoncée être prête à venir en aide, si de besoin.
La Turquie a apporté son soutien au président Tokayev, signifiant ainsi qu’elle n’était pas impliquée dans le complot islamiste. L’Afghanistan a fait de même, ce qui est moins surprenant dans la mesure où d’une part les Talibans sont des Deobandis et, d’autre part, que les Afghans qui participent à l’attaque jihadistes sont d’anciens collaborateurs de la CIA qui ont fui le pays [8].
Rapidement on apprenait que la National Endowment for Democracy [9], dont Victoria Nuland est une ancienne administratrice, avait dispensé des millions de dollars depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche pour « étendre la démocratie » au Kazakhstan.
Par le passé, l’ancien ministre de l’Énergie, l’oligarque Mukhtar Ablyazov, avait créé un parti d’opposition (non-reconnu), le Choix démocratique du Kazakhstan (QDT), avec le gendre du président Nzerbayev, Rakhat Aliyev. Ensemble, ils avaient tenté de le renverser avec l’aide de George Soros. Aliyev est mort en 2015 en prison en Autriche tandis qu’Ablyazov s’est exilé au Royaume-Uni, puis en France. Plusieurs fois arrêté dans l’Union européenne pour meurtre en Russie, il n’a jamais été extradé. Il a obtenu l’asile politique en France et réside à Paris depuis plus d’un an. Dès le premier jour d’émeute, il a lancé un appel pour renverser le régime, c’est-à-dire non seulement le président Kassym-Jomart Tokayev, mais aussi l’ancien président Noursoultan Nazarbaïev, aujourd’hui officiellement retraité mais qui est toujours très influent.
Selon certaines sources non-confirmées, Mukhtar Ablyazov serait en lien avec le neveu du président Nazerbayev, Samat Abish, un ancien directeur-adjoint des services secrets. Celui-ci aurait été arrêté le 7 janvier pour haute-trahison. On le sait militant de l’islam politique comme son père qui a construit une gigantesque mosquée à Almaty.
L’ancien président Nursultan Nazerbayev (81 ans) est revenu dans la capitale. Si son état de santé le lui permet, il pourrait reprendre les choses en main, notamment avec l’aide de sa fille, Dariga Nazarbayeva.
La Vallée du Dniestr (Transnistrie) est représentée par une petite bande rouge, coincée entre la Moldavie à l’Ouest et l’Ukraine à l’Est. Elle n’a pas de débouché sur la mer Noire et n’a donc pas pu se joindre à la Crimée.TRANSNISTRIE
Selon le plan de la RAND, après le Kazakhstan, le tour de la Transnistrie viendra.
Les États-Unis ont mobilisé l’Union européenne pour opérer un blocus économique de cet État non reconnu, dont la population s’est séparée par référendum de la Moldavie lors de la dissolution de l’URSS. Les fonctionnaires de la Mission d’assistance de l’Union européenne aux frontières de la Moldavie et de l’Ukraine (European Union Border Assistance Mission to Moldova and Ukraine - EUBAM), sous la direction de Stefano Sannino (l’ancien représentant de OSCE en Serbie), encadrent les douanes moldaves et ukrainiennes (qui ne sont pas membres de l’UE) pour procéder depuis le 1er janvier 2022 au blocus de ce pays. La Russie sera contrainte d’aménager l’ancienne base spatiale soviétique et de créer un pont aérien pour nourrir les 500 000 habitants de cette enclave.
Les citoyens de l’Union européenne l’ont oublié, mais en 1992 les États-Unis avaient vainement tenté d’écraser militairement la Transnistrie (aujourd’hui République moldave du Dniestr) en utilisant une armée recrutée dans les prisons roumaines [10]. Le courage de cette population fidèle au modèle des Soviets, et particulièrement de ses femmes, fit capoter le projet de la CIA.
Signalons au passage que si la population de Transnistrie parle le Russie, trois villages continuent à parler le français. Il sont habités par des descendants des grognards de Napoléon qui s’y marièrent et s’y implantèrent lors de la campagne de Russie.
En conclusion, si la réponse de Washington à la proposition de Traité de Moscou pour garantir la paix était officiellement un arrêt de sa progression vers l’Est, elle est officieusement qu’il a toujours la capacité de nuire.
[1] “Draft Treaty betweeen the USA and Russia on Security Guarantees”, Voltaire Network, 17 December 2021.
[2] Extending Russia : Competing from Advantageous Ground, Raphael S. Cohen, Nathan Chandler, Bryan Frederick, Edward Geist, Paul DeLuca, Forrest E. Morgan, Howard J. Shatz & Brent Williams, Rand Corporation, May 25, 2019.
[3] « U.S., Russia lift targeted sanctions to allow Nuland visit - Moscow », Elizabeth Frantz, Reuters, Octobrer 10, 2021.
[4] « Pinning Down Putin », Victoria Nuland, Foreign Affairs Vol. 99 #4, July 2020.
[5] « Qui veut renverser le président Loukachenko ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 1er septembre 2020.
[6] « Haut-Karabagh : victoire de Londres et d’Ankara, défaite de Soros et des Arméniens », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 24 novembre 2020.
[7] « Analyse militaire des attaques contre le Kazakhstan », par Valentin Vasilescu, Réseau Voltaire, 10 janvier 2022.
[8] « 7 mensonges à propos de l’Afghanistan », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 18 août 2021.
[9] « La NED, vitrine légale de la CIA », par Thierry Meyssan, Оdnako (Russie) , Réseau Voltaire, 6 octobre 2010.
[10] « En 1992, les États-Unis tentèrent d’écraser militairement la Transnistrie », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 17 juillet 2007.
[1] “Draft Treaty betweeen the USA and Russia on Security Guarantees”, Voltaire Network, 17 December 2021.
[2] Extending Russia : Competing from Advantageous Ground, Raphael S. Cohen, Nathan Chandler, Bryan Frederick, Edward Geist, Paul DeLuca, Forrest E. Morgan, Howard J. Shatz & Brent Williams, Rand Corporation, May 25, 2019.
[3] « U.S., Russia lift targeted sanctions to allow Nuland visit - Moscow », Elizabeth Frantz, Reuters, Octobrer 10, 2021.
[4] « Pinning Down Putin », Victoria Nuland, Foreign Affairs Vol. 99 #4, July 2020.
[5] « Qui veut renverser le président Loukachenko ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 1er septembre 2020.
[6] « Haut-Karabagh : victoire de Londres et d’Ankara, défaite de Soros et des Arméniens », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 24 novembre 2020.
[7] « Analyse militaire des attaques contre le Kazakhstan », par Valentin Vasilescu, Réseau Voltaire, 10 janvier 2022.
[8] « 7 mensonges à propos de l’Afghanistan », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 18 août 2021.
[9] « La NED, vitrine légale de la CIA », par Thierry Meyssan, Оdnako (Russie) , Réseau Voltaire, 6 octobre 2010.
[10] « En 1992, les États-Unis tentèrent d’écraser militairement la Transnistrie », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 17 juillet 2007.
Les talibans contrôlent désormais l’un des plus
grands gisements de lithium au monde
Les combattants talibans n’ont pas seulement pris le contrôle de Kaboul et du gouvernement afghan le 15 août. Ils ont également obtenu l’accès à un gigantesque gisement de minéraux essentiels pour les énergies renouvelables.
Pourquoi est-ce important ?
En 2010, le ministère américain de la Défense a qualifié l'Afghanistan d'"Arabie saoudite du lithium". Des géologues américains ont alors découvert que le sol afghan contenait au moins 1.000 milliards de dollars de ce métal. Le lithium est un ingrédient essentiel pour produire les batteries longue durée qu'utilisent notamment les voitures électriques.
Dix ans plus tard, ces métaux gisent toujours intacts sous terre en Afghanistan. Il est peu probable que les talibans vendent le métal aux Américains, et les États-Unis ont désormais complètement découplé leur économie de la Chine, premier producteur mondial de lithium. C’est un coup dur pour l’économie américaine, qui souhaite qu’au moins 40% des voitures soient électriques d’ici 2030.
« Les talibans sont maintenant assis sur un stock de l’un des minéraux les plus stratégiques au monde », a déclaré Rob Schoonover, expert en écologie au centre de réflexion américain Center for Strategic Risks, dans une interview accordée à Quartz. « La question de savoir s’ils seront capables de jouer ce rôle sera importante à l’avenir. »
Une bénédiction ou une malédiction pour l’Afghanistan ?
La demande mondiale de lithium sera multipliée par quarante d’ici 2040, selon l’Agence internationale de l’énergie. L’Afghanistan possède également de riches réserves naturelles de cuivre, de cobalt et de métaux des terres rares, indique l’agence. Ces métaux ne sont disponibles qu’en petites quantités dans la plupart des endroits du monde, mais ils sont essentiels pour une transition vers une énergie durable. L’exploitation de ces métaux pourrait donc conférer aux talibans un poids économique considérable.
Par le passé, le gouvernement afghan a souvent caressé l’idée de vendre des contrats miniers lucratifs à des entreprises américaines. Ces accords ont toujours été discutés dans la perspective du maintien de l’armée américaine dans le pays. Avec les talibans à la tête du gouvernement, l’option d’impliquer les mineurs américains est totalement hors de question.
Ashraf Ghani, le président afghan aujourd’hui en exil, considérait la présence abondante de métaux comme une possible malédiction pour le pays. En effet, la plupart des économistes estiment que la présence de riches gisements de métaux dans les pays en développement est généralement une source de corruption et de violence. Dans ces pays, l’extraction des métaux ne rapporte généralement pas grand-chose aux locaux.
Mais les talibans ont déjà de l’expérience dans l’extraction de trésors rares. En exploitant la pierre bleu azur qu’est le lapis-lazuli, les Talibans récoltent 300 millions de dollars chaque année. (La photo d’illustration de cet article montre une mine de lapis-lazuli en Afghanistan).
Que se passera-t-il sous les talibans ?
Les talibans devront trouver un moyen de participer au commerce mondial du lithium. Après des années de guerre, l’infrastructure dévastée du pays n’est pas non plus prête à s’y mettre.
L’accès aux réserves de la banque centrale afghane est refusé aux talibans par les Américains. Les nouveaux dirigeants afghans ne pourront pas non plus se tourner vers Pékin pour obtenir un prêt afin de régler ce problème. Les investisseurs chinois ont un jour perdu 3 milliards de dollars en 2007 dans une mine de cuivre talibane qui n’a pas pu être exploitée en raison de problèmes d’infrastructure persistants.
« Tant qu’il existe des sources plus sûres et plus fiables (de métaux, ndlr) ailleurs, l’utilisation des minéraux afghans restera faible », estime M. Schoonover. Pourtant, la Chine et la Russie semblent disposées à établir une relation diplomatique avec les talibans, qui pourrait inclure une forme de coopération économique.
Une bonne raison pour la Chine de le faire est de limiter les énormes dégâts écologiques causés par l’extraction du lithium dans son propre pays. L’extraction de ce métal entraîne des pénuries d’eau, une pollution de l’air et, à long terme, des catastrophes climatiques brutales.
Pourquoi est-ce important ?
En 2010, le ministère américain de la Défense a qualifié l'Afghanistan d'"Arabie saoudite du lithium". Des géologues américains ont alors découvert que le sol afghan contenait au moins 1.000 milliards de dollars de ce métal. Le lithium est un ingrédient essentiel pour produire les batteries longue durée qu'utilisent notamment les voitures électriques.
Dix ans plus tard, ces métaux gisent toujours intacts sous terre en Afghanistan. Il est peu probable que les talibans vendent le métal aux Américains, et les États-Unis ont désormais complètement découplé leur économie de la Chine, premier producteur mondial de lithium. C’est un coup dur pour l’économie américaine, qui souhaite qu’au moins 40% des voitures soient électriques d’ici 2030.
« Les talibans sont maintenant assis sur un stock de l’un des minéraux les plus stratégiques au monde », a déclaré Rob Schoonover, expert en écologie au centre de réflexion américain Center for Strategic Risks, dans une interview accordée à Quartz. « La question de savoir s’ils seront capables de jouer ce rôle sera importante à l’avenir. »
Une bénédiction ou une malédiction pour l’Afghanistan ?
La demande mondiale de lithium sera multipliée par quarante d’ici 2040, selon l’Agence internationale de l’énergie. L’Afghanistan possède également de riches réserves naturelles de cuivre, de cobalt et de métaux des terres rares, indique l’agence. Ces métaux ne sont disponibles qu’en petites quantités dans la plupart des endroits du monde, mais ils sont essentiels pour une transition vers une énergie durable. L’exploitation de ces métaux pourrait donc conférer aux talibans un poids économique considérable.
Par le passé, le gouvernement afghan a souvent caressé l’idée de vendre des contrats miniers lucratifs à des entreprises américaines. Ces accords ont toujours été discutés dans la perspective du maintien de l’armée américaine dans le pays. Avec les talibans à la tête du gouvernement, l’option d’impliquer les mineurs américains est totalement hors de question.
Ashraf Ghani, le président afghan aujourd’hui en exil, considérait la présence abondante de métaux comme une possible malédiction pour le pays. En effet, la plupart des économistes estiment que la présence de riches gisements de métaux dans les pays en développement est généralement une source de corruption et de violence. Dans ces pays, l’extraction des métaux ne rapporte généralement pas grand-chose aux locaux.
Mais les talibans ont déjà de l’expérience dans l’extraction de trésors rares. En exploitant la pierre bleu azur qu’est le lapis-lazuli, les Talibans récoltent 300 millions de dollars chaque année. (La photo d’illustration de cet article montre une mine de lapis-lazuli en Afghanistan).
Que se passera-t-il sous les talibans ?
Les talibans devront trouver un moyen de participer au commerce mondial du lithium. Après des années de guerre, l’infrastructure dévastée du pays n’est pas non plus prête à s’y mettre.
L’accès aux réserves de la banque centrale afghane est refusé aux talibans par les Américains. Les nouveaux dirigeants afghans ne pourront pas non plus se tourner vers Pékin pour obtenir un prêt afin de régler ce problème. Les investisseurs chinois ont un jour perdu 3 milliards de dollars en 2007 dans une mine de cuivre talibane qui n’a pas pu être exploitée en raison de problèmes d’infrastructure persistants.
« Tant qu’il existe des sources plus sûres et plus fiables (de métaux, ndlr) ailleurs, l’utilisation des minéraux afghans restera faible », estime M. Schoonover. Pourtant, la Chine et la Russie semblent disposées à établir une relation diplomatique avec les talibans, qui pourrait inclure une forme de coopération économique.
Une bonne raison pour la Chine de le faire est de limiter les énormes dégâts écologiques causés par l’extraction du lithium dans son propre pays. L’extraction de ce métal entraîne des pénuries d’eau, une pollution de l’air et, à long terme, des catastrophes climatiques brutales.
LOBBY DES ARMES - 4. Le Royaume-Uni et l'Italie aux mains des Frères musulmans du Qatar : Partenaire de Rothschild et bailleur de fonds des djihadistes.
Par : Fabio Giuseppe Carlo Carisio
Pour découvrir les intrigues louches, il faut suivre l'argent car, surtout quand il y en a beaucoup, il laisse toujours des traces. C'est ce qu'enseignait le juge Giovanni Falcone, aujourd'hui décédé, qui tentait de s'opposer non seulement à la mafia, mais aussi à l'État international profond, composé d'hommes d'affaires francs-maçons, de politiciens liés aux services secrets et, enfin, d'hommes d'honneur de Cosa Nostra (aujourd'hui surtout de la 'Ndrangheta), utilisés pour les basses œuvres, ni plus ni moins, comme les grandes puissances de l'OTAN ont utilisé et utilisent les djihadistes d'Al-Qaïda et d'ISIS.
“MAFIA-APPALTI-POTERI OCCULTI: FALCONE E BORSELLINO UCCISI PER L’INFORMATIVA CARONTE”
Après le business milliardaire du marché de la défense en Europe, des relations dangereuses et des stratégies géopolitiques-militaires apparaissent entre des pays du Vieux Continent, comme le Royaume-Uni et l'Italie, avec les Frères musulmans du Qatar, en complicité, comme d'habitude, avec les principaux représentants du Nouvel Ordre Mondial comme l'empire occulte des Rothschild et leur visage découvert, le financier George Soros, porte-parole du globalisme sous le masque des démocrates internationaux.
Si vous tirez les ficelles de ces connexions, il devient clair pourquoi l'invasion de l'Islam radical de confession sunnite est peinte comme une conquête de la Grande-Bretagne, de l'Union européenne et de la pauvre Italie, une nation qui aurait déjà été destinée à être effacée si elle n'était pas devenue le porte-avions américain en Méditerranée et si elle n'avait pas tenu le siège de l'Eglise catholique romaine au centre.
ISIS Foreign Terrorist Fighters detected by Interpol in Mediterranean Sea
Aujourd'hui encore, l'Etat du Vatican reste l'ancien emblème du christianisme des premiers martyrs Saint Pierre et Saint Paul à Rome, mais il représente l'une des autorités religieuses les plus puissantes du monde, bien que d'habiles manipulateurs le conduisent au suicide en pilotant le soutien du pontife Josà Maria Bergoglio vers l'accueil indiscriminé de milliers et de milliers de migrants parmi lesquels se cachent des criminels des mafias nigérianes et des islamistes extrémistes. Malgré les massacres répétés de chrétiens dans les pays de l'islam radical sunnite.
“MAFIA-APPALTI-POTERI OCCULTI: FALCONE E BORSELLINO UCCISI PER L’INFORMATIVA CARONTE”
Après le business milliardaire du marché de la défense en Europe, des relations dangereuses et des stratégies géopolitiques-militaires apparaissent entre des pays du Vieux Continent, comme le Royaume-Uni et l'Italie, avec les Frères musulmans du Qatar, en complicité, comme d'habitude, avec les principaux représentants du Nouvel Ordre Mondial comme l'empire occulte des Rothschild et leur visage découvert, le financier George Soros, porte-parole du globalisme sous le masque des démocrates internationaux.
Si vous tirez les ficelles de ces connexions, il devient clair pourquoi l'invasion de l'Islam radical de confession sunnite est peinte comme une conquête de la Grande-Bretagne, de l'Union européenne et de la pauvre Italie, une nation qui aurait déjà été destinée à être effacée si elle n'était pas devenue le porte-avions américain en Méditerranée et si elle n'avait pas tenu le siège de l'Eglise catholique romaine au centre.
ISIS Foreign Terrorist Fighters detected by Interpol in Mediterranean Sea
QATAR CONFRÉRIE MUSULMANE
LOBBY ARMI – 1: BLACKROCK E GLI ALTRI AFFARISTI DELLE GUERRE USA
DIA US INTELLIGENCE: «QATAR FINANCED QAEDISTS AL NUSRA»
ROME’S SUBJECTION TOWARDS DOHA
Les services de renseignement américains ont organisé la tentative d’assassinat du président biélorusse et de ses enfants
Il affirme que le groupe qui a préparé la tentative d’assassinat a déjà été arrêté.
Le Service fédéral de Sécurité russe (FSB) a arrêté samedi deux personnes accusées de préparer l’assassinat du président biélorusse Alexandre Loukachenko et de planifier un coup d’État en Biélorussie. C’est ce que rapporte BelTA.
Selon Loukachenko, les services spéciaux américains auraient été impliqués dans la tentative d’assassinat. Il affirme que le groupe qui a préparé cette tentative d’assassinat a déjà été arrêté.
« Les plans sont de capturer un enfant, un, le second, comment ça va se passer … « Nous allons le mettre dans la cave »… D’ailleurs, dans la région de Gomel ils ont préparé la cave. Nous avons retenu le groupe. Ils nous ont amenés, nous ont montré comment tout était prévu. Je suis resté silencieux. Nous avons trouvé le travail d’agences de renseignement clairement étrangères. Très probablement, la Central Intelligence Agency, le FBI, je ne sais pas quels Américains travaillaient là. Nous avons découvert leur désir de venir à Minsk et de commencer à organiser une tentative d’attentat contre la vie du président et des enfants », a déclaré M. Lukashenko.
Selon lui, le groupe comprenait l’avocat Zyankovich, qui a la double nationalité américaine et bélarussienne, et l’analyste politique Feduta.
Loukachenko a également noté que le président russe Vladimir Poutine a soulevé la question d’une tentative d’assassinat du président du Belarus par les services spéciaux américains lors d’une conversation avec son homologue américain Joe Biden, mais n’a pas reçu de réponse.
Comme nous l’avons rapporté précédemment, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a déclaré que les opposants au pouvoir tentent de « briser » le pays et que leur principal objectif est le président.
En outre, Loukachenko estime que, à terme, l’Ukraine aurait sombré pendant la déstabilisation et se serait effondrée, tandis que la Biélorussie se maintient.
« Tout est fait pour briser le pays. L’Ukraine s’est effondrée. Toutes les républiques post-soviétiques s’effondrent, tandis que la Biélorussie continue d’exister. Ils comprennent parfaitement, excusez-moi pour mon indiscrétion, que ce pays continue de fonctionner principalement parce que ce Loukachenko fait obstacle. C’est pourquoi il faut le faire tomber », a noté le dirigeant biélorusse.
Pour contexte, le président Biélorusse avait fait parler de lui l’année dernière en refusant d’imposer des mesures restrictives dans son pays pour le Covid-19, il avait également indiqué avoir refusé un crédit de plusieurs centaines de millions de dollars US de la banque mondiale et du FMI qui lui demandait en contre partie de mettre en place un confinement dans le pays.
- « En Biélorussie, le président refuse le confinement et recommande vodka, sauna et hockey » ~ L’OBS – 01/04/2020
- « Les 27 de l’UE vont sanctionner Alexandre Loukachenko, président contesté de la Biélorussie » ~ L’OBS – 12/10/2020
De nombreuses manifestations d’opposition au gouvernement biélorusse actuel ont éclaté dans le pays dans les semaines qui ont suivi, qui ont été largement rapportés par la presse occidentale avec un parti-pris pour les opposants à Loukashenko.
sources :
traduit par https://cv19.fr
via https://cv19.fr
Il affirme que le groupe qui a préparé la tentative d’assassinat a déjà été arrêté.
Le Service fédéral de Sécurité russe (FSB) a arrêté samedi deux personnes accusées de préparer l’assassinat du président biélorusse Alexandre Loukachenko et de planifier un coup d’État en Biélorussie. C’est ce que rapporte BelTA.
Selon Loukachenko, les services spéciaux américains auraient été impliqués dans la tentative d’assassinat. Il affirme que le groupe qui a préparé cette tentative d’assassinat a déjà été arrêté.
« Les plans sont de capturer un enfant, un, le second, comment ça va se passer … « Nous allons le mettre dans la cave »… D’ailleurs, dans la région de Gomel ils ont préparé la cave. Nous avons retenu le groupe. Ils nous ont amenés, nous ont montré comment tout était prévu. Je suis resté silencieux. Nous avons trouvé le travail d’agences de renseignement clairement étrangères. Très probablement, la Central Intelligence Agency, le FBI, je ne sais pas quels Américains travaillaient là. Nous avons découvert leur désir de venir à Minsk et de commencer à organiser une tentative d’attentat contre la vie du président et des enfants », a déclaré M. Lukashenko.
Selon lui, le groupe comprenait l’avocat Zyankovich, qui a la double nationalité américaine et bélarussienne, et l’analyste politique Feduta.
Loukachenko a également noté que le président russe Vladimir Poutine a soulevé la question d’une tentative d’assassinat du président du Belarus par les services spéciaux américains lors d’une conversation avec son homologue américain Joe Biden, mais n’a pas reçu de réponse.
Comme nous l’avons rapporté précédemment, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a déclaré que les opposants au pouvoir tentent de « briser » le pays et que leur principal objectif est le président.
En outre, Loukachenko estime que, à terme, l’Ukraine aurait sombré pendant la déstabilisation et se serait effondrée, tandis que la Biélorussie se maintient.
« Tout est fait pour briser le pays. L’Ukraine s’est effondrée. Toutes les républiques post-soviétiques s’effondrent, tandis que la Biélorussie continue d’exister. Ils comprennent parfaitement, excusez-moi pour mon indiscrétion, que ce pays continue de fonctionner principalement parce que ce Loukachenko fait obstacle. C’est pourquoi il faut le faire tomber », a noté le dirigeant biélorusse.
Pour contexte, le président Biélorusse avait fait parler de lui l’année dernière en refusant d’imposer des mesures restrictives dans son pays pour le Covid-19, il avait également indiqué avoir refusé un crédit de plusieurs centaines de millions de dollars US de la banque mondiale et du FMI qui lui demandait en contre partie de mettre en place un confinement dans le pays.
- « En Biélorussie, le président refuse le confinement et recommande vodka, sauna et hockey » ~ L’OBS – 01/04/2020
- « Les 27 de l’UE vont sanctionner Alexandre Loukachenko, président contesté de la Biélorussie » ~ L’OBS – 12/10/2020
De nombreuses manifestations d’opposition au gouvernement biélorusse actuel ont éclaté dans le pays dans les semaines qui ont suivi, qui ont été largement rapportés par la presse occidentale avec un parti-pris pour les opposants à Loukashenko.
sources :
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Antony Sutton – Champion of truth
Par Michael Delavante
Notes:
(1) Antony Sutton, “Wall Street and the Bolshevik Revolution,” Crown Publishing Group, 1974. Se also: Congressional Record: Proceedings and Debates of the 92d Congress, Volume 118, Part 20, United States. Congress, U.S. Government Printing Office, 1972, (p. 26143) And: Professor Antony Sutton with Dr. Stan Monteith, Radio Liberty, July 29th, 1999.
(2) John S. Craig, “Peculiar Liaisons: In War, Espionage, and Terrorism in the Twentieth Century,” Algora Publishing, 2005, (sid. 62-63) Se also: Jim Marrs,” The Rise of the Fourth Reich,” HarperCollins, 2009, (pp 8-9)
(3) The Power Elite´s Uses of Wars and Crisis, By Dennis L. Cuddy, Ph.D.
January 28, 2008, NewsWithViews.com
(4) Antony Sutton, “Wall Street and the Bolshevik Revolution”, Crown Publishing Group, 1974, (pp.134-35)
(5) Antony Sutton, “Wall Street and the Bolshevik Revolution,” Crown Publishing Group, 1974, (p.170) Se also: James Perloff, “The Shadows of Power: The Council on Foreign Relations and the American Decline,” Western Islands, 1988, (p .40)
(6) Neil V. Salzman, ”Reform and Revolution: The Life and Times of Raymond Robins,” Kent State University Press, 1991, (p. 214)
(7) Antony Sutton, “Wall Street and the Bolshevik Revolution”, Crown Publishing Group, 1974, (pp. 75-76, 95, 122, 133)
(8) Antony Sutton on ”Left” versus ”Right” and the Hegelian dialectic in American politics, Anthony Sutton, Prisonplanet, July 9 2003. Se also: Professor Antony Sutton with Dr. Stan Monteith, Radio Liberty, July 29th, 1999.
(9) Angelica Balbanoff, ”My life as a rebel,” Indiana University Press, 1973, (p. 175)
(10) Antony Sutton,”Wall Street & The Bolshevik Revolution,” Crown Publishing Group, 1974, (p 22) Se även: G. Edward Griffin, “The Creature From Jekyll Island,” (p. 264)
(11) Leon Trotsky, ”My Life,” Schribner´s, 1930, (p. 277)
(12) Antony Sutton,”Wall Street & The Bolshevik Revolution,” Crown Publishing Group, 1974, (p. 25)
(13) International Currency Review, Volume 29,Edition 1–4, Currency Journals Limited., 2003, (pp. 102-3)
(14) William Edward Dodd, “Ambassador Dodd´s Diary, 1933-1938” Harcourt, Brace, 1941 (pp. 42-43)
(15) Antony Sutton,”Wall Street & The Bolshevik Revolution,” Crown Publishing Group, 1974, (p. 26)
(16) Antony Sutton, “The Best Enemy Money Can Buy,” Liberty House Press, 1986, Appendix B. Se also: Richard Pipes, “Survival Is Not Enough: Soviet Realities and America’s Future,” Simon and Schuster, 1984, (p. 259)
(17) Richard Pipes, “Survival Is Not Enough: Soviet Realities and America’s Future,” Simon and Schuster, 1984, (p. 290)
(18) Between Two Ages:: America´s roll in The Technetronic Era (New York: Viking Press, 1970, (p. 56)
(19) The COMMUNIST-CAPITALIST ALLIANCE, By Dr. Harold Pease, Ph.D. See also: The Communist / Capitalist Alliance – Part 1 By Dr. Stan Monteith, April 2007
(20) The COMMUNIST-CAPITALIST ALLIANCE By Dr. Harold Pease, Ph.D. See also: The Communist / Capitalist Alliance – Part 1 By Dr. Stan Monteith, April 2007
(22) An interview with Antony C. Sutton, Researcher Emeritus, By Kris Millegan, 1999, Little Red Hen.
(23) An interview with Antony C. Sutton, Researcher Emeritus, By Kris Millegan, 1999, Little Red Hen.
(24) An interview with Antony C. Sutton, Researcher Emeritus, By Kris Millegan, 1999, Little Red Hen.
(25) Antony C. Sutton, “Wall Street and the Rise of Hitler,” Clairview Books. 2010, (p. 101)
(26) Guido Giacomo Preparata, “Conjuring Hitler: How Britain and America Made the Third Reich,” Pluto Press, 2005.
(27) Business as usual behind the slaughter, By Lars Schall. Asia Times Online, June 30, 2012.
(28) Norman Dodd On Tax Exempt Foundations. https://www.youtube.com/watch?v=YUYCBfmIcHM
(29) An interview with Antony C. Sutton, Researcher Emeritus, By Kris Millegan, 1999, Little Red Hen.
(30) Kris Millegan, ”Fleshing Out Skull & Bones: Investigations into America’s Most Powerful Secret Society,” Trine Day, 2004, (p. 145)
Abou Bakr al-Baghdadi : fabriqué et tué par la CIA
Par Marc Vandepitte
Maintenant qu’Abou Bakr al-Baghdadi, le dirigeant de l’EI [État islamique], a été éliminé, beaucoup manifestent leur joie et leur soulagement aux États-Unis et en Occident. Ce qu’ils ne disent pas, c’est que ce groupe terroriste barbare est un produit de leur propre politique étrangère dans la région.
Par Marc Vandepitte
Maintenant qu’Abou Bakr al-Baghdadi, le dirigeant de l’EI [État islamique], a été éliminé, beaucoup manifestent leur joie et leur soulagement aux États-Unis et en Occident. Ce qu’ils ne disent pas, c’est que ce groupe terroriste barbare est un produit de leur propre politique étrangère dans la région.
L’émergence de l’EI
En 2003, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont envahi l’Irak. À l’époque, il était peu question d’al-Qaïda ou d’autres groupes terroristes djihadistes dans la région. Après l’invasion, l’armée américaine a été confrontée à un violent soulèvement. Pour l’écraser, des escadrons de la mort ont été utilisés, exactement comme en Amérique latine, avec ce que les Américains avaient appelé « l’option Salvador ». De plus, dans cette sale guerre, sunnites et chiites ont été délibérément montés les uns contre les autres, la tactique consistant à diviser pour régner. C’est dans cette orgie de violences sectaires provoquées qu’al-Qaïda s’implanta en Irak sous le nom d’État islamique d’Irak (EII).
Puis vint le prétendu printemps arabe de 2011. Pour renverser Kadhafi, l’OTAN collabora avec le Groupe de combat islamique libyen (GCIL) sous la direction d’Abdelhakim Belhaj, ancien dirigeant d’al-Qaïda en Libye. Lorsque le soulèvement a commencé en Syrie, Belhaj a envoyé des centaines de combattants armés dans ce pays pour expulser Assad du pouvoir. Les services de sécurité des États-Unis et de la Grande-Bretagne ont coopéré pour transférer les arsenaux libyens vers les rebelles syriens.
En 2012, les États-Unis, la Turquie et la Jordanie ont mis en place un camp d’entraînement pour les rebelles syriens à Safawi, dans le nord de la Jordanie. Des instructeurs français et britanniques étaient également impliqués. Certaines parties de ces groupes rebelles allaient plus tard rejoindre l’État islamique.
Il y avait de nombreux Syriens dans les rangs d’al-Qaïda en Irak. Au début de la guerre civile en Syrie, beaucoup d’entre eux sont rentrés dans leur pays d’origine pour établir le Front al-Nosra. En avril 2013, Abou Bakr al-Baghdadi, dirigeant de l’EII, a déclaré que son groupe et al-Nosra avaient fusionné sous le nom d’État islamique d’Irak et du Levant (EIIL), puis d’un État islamique d’Irak et de Syrie (EIIS, connu sous le nom d’ISIS en anglais). Al-Qaïda s’en est toutefois éloignée et les deux organisations terroristes ont suivi leur propre chemin.
C’est dans ce nid de guêpes qu’ISIS, appelée plus tard IS, a pris naissance et est devenu puissant. L’organisation terroriste s’est développée rapidement, a conquis beaucoup de terrain à partir de 2014 et s’est proclamée califat en juin de la même année. Les services de renseignement militaires américains (DIA) savaient depuis quelque temps qu’un tel califat était en préparation. Mais, selon Michael Flynn, ancien conseiller à la sécurité nationale du président Trump, le gouvernement américain a détourné le regard. Un tel califat constituait un excellent tampon sunnite pour affaiblir la Syrie et réduire l’influence de l’Iran chiite.
Graham Fuller, l’un des analystes les plus respectés du Moyen-Orient et ancien agent de la CIA, est très clair : « Je pense que les États-Unis sont l’un des principaux créateurs d’ISIS. Les États-Unis n’avaient pas prévu la formation du groupe État islamique, mais leurs interventions destructrices au Moyen-Orient et la guerre en Irak étaient les causes fondamentales de la naissance du groupe État islamique. »
Rien de nouveau sous le soleil
Le flirt du Pentagone avec des groupes islamistes extrémistes n’est pas nouveau. Rappelez-vous des moudjahidines, à partir de 1979 : ils ont été recrutés, armés et entraînés par les États-Unis pour renverser le gouvernement communiste d’Afghanistan. Rambo 3 avec Sylvester Stallone est une version hollywoodienne de cette collaboration. C’est à partir de ces groupes de moudjahidines qu’al-Qaïda et Oussama ben Laden sont apparus plus tard.
Dans les années 90, les combattants extrémistes et encore plus violents des talibans sont devenus les partenaires privilégiés de Washington en Afghanistan. Cette coopération a pris fin lorsqu’il est devenu évident que les talibans ne pouvaient plus servir les intérêts des États-Unis.
Au cours de la guerre civile de Yougoslavie (1992-1995), des milliers de combattants d’al-Qaïda ont été emmenés par avion du Pentagone en Bosnie, pour soutenir les musulmans de la région.
En 1996, l’Armée de libération du Kosovo (UCK) a été formée par des officiers d’al-Qaïda juste de l’autre côté de la frontière avec l’Albanie. Au même moment, des soldats britanniques et étasuniens apportaient leur aide.
Nous avons déjà évoqué la coopération entre le Groupe de combat islamique libyen (GCIL) et l’OTAN pour renverser Kadhafi. Après 2011, cette organisation terroriste a formé une alliance avec les rebelles islamistes du Mali. Ces derniers, avec les Touareg, ont réussi à conquérir le nord du Mali pendant plusieurs mois. Grâce aux bombardements de l’OTAN, le GCIL avait pu piller les dépôts d’armes de l’armée libyenne. Les mêmes armes que les djihadistes utilisent aujourd’hui en Syrie, en Irak, au Nigeria, au Tchad et au Mali. Le Financial Times établit un lien entre ces événements et la rivalité géopolitique avec la Chine : « La militarisation de la politique américaine en Afrique après le 11 Septembre a toujours été controversée. Elle est perçue dans la région comme une tentative de renforcer le contrôle des ressources par les États-Unis et contrer le florissant rôle commercial de la Chine. »
Il ne peut pas non plus être exclu que les services de renseignements occidentaux soient directement ou indirectement impliqués dans les activités terroristes des Tchétchènes en Russie et des Ouïghours en Chine.
Nous parlons donc d’une politique systématique et délibérée de la part de Washington et de ses alliés pour garder le contrôle de la région.
La stratégie du chaos
Aujourd’hui, la guerre contre le terrorisme s’est transformée en son contraire : la propagation de la terreur. Les opérations ratées en Irak, en Afghanistan, en Libye et en Syrie montrent clairement que les États-Unis et l’Occident ne sont plus en mesure de modeler la région du Moyen-Orient comme ils le voudraient.
Washington et ses alliés risquent de perdre de plus en plus leur emprise et se tournent davantage vers des sous-traitants de la pire espèce. Ils soutiennent que « si nous ne pouvons pas contrôler la zone nous-mêmes, alors que personne d’autre ne le fasse non plus ».
C’est ce que l’on pourrait qualifier de stratégie du chaos, ou peut-être mieux de « chaos de stratégie ». En tout cas, c’est le summum de l’immoralité.
Une chose est sûre. La terreur dans la région ne sera pas éradiquée par les mêmes forces qui l’ont amenée à la vie. Ou comme une source insoupçonnable telle que Dominique de Villepin, ancien ministre français de l’Intérieur et des Affaires étrangères, le dit clairement :
« Les guerres perdues en Afghanistan, en Irak et en Libye favorisent le séparatisme, les États en déroute, la loi effrontée des milices armées. Jamais ces guerres n’ont permis de vaincre les terroristes envahissant la région. Au contraire, elles légitiment les plus radicaux. (…) Chaque intervention occidentale crée les conditions pour la suivante. Nous devons arrêter cela. »
« Nous ne savions pas… qu’il y a un droit international »
par Michel Raimbaud. ancien ambassadeur de France au Soudan
Comme l’Irak avant elle, la Syrie est la cible de l’hystérie médiatique mainstream à l’occasion des 10 ans de la guerre. Ancien diplomate, Michel Raimbaud s’interroge : faudra-t-il 30 ans pour reconnaître les crimes commis contre ce pays ?
En mars 1991, l’Irak de Saddam Hussein, qui venait d’imploser face à une coalition conduite par Washington, entamait sa descente aux enfers. Il était désormais, pour longtemps, sous étroite surveillance et embargo. Entre un mirage de « glasnost » et une vague de « perestroïka », l’URSS de Gorbachev, noyée dans un rêve d’Occident, allait bientôt sombrer et se disloquer. L’Amérique se voyait déjà comme « le plus puissant Empire que la terre ait porté » et s’apprêtait à le faire payer très cher à qui ne l’aurait pas compris. Après avoir fait semblant de chercher une issue pacifique évitant à l’Irak l’humiliation, la France de Mitterrand avait rejoint l’assaut anti-Saddam, mesurant peu à peu combien sa marge de manœuvre vis-à-vis de Bagdad était étroite. Après un retour de flamme gaulliste sous Chirac, elle jetterait ses derniers feux en mars 2003 avec le discours flamboyant mais sans conséquence de de Villepin au Conseil de Sécurité, abandonnant l’Irak et poursuivant sa glissade vers l’atlantisme.
Il a fallu trente ans pour que le mainstream du pays de la raison et des droits de l’Homme daigne découvrir le gigantesque mensonge qui avait occulté la destruction de l’Irak et l’atroce supplice infligé à son peuple. Le triste Colin Powell, célèbre pour avoir entubé le Conseil de Sécurité avec sa sinistre fiole, attendrait une éternité pour s’excuser vaguement au prétexte qu’il avait été mal informé (sic). Quelques-uns l’imiteraient plus tard, beaucoup d’autres jamais. Devant le scandale, nombreux sont ceux qui maintenant brandissent une excuse facile : « Nous ne savions pas », disent-ils, escamotant ainsi leur responsabilité. Avouer qu’ils savaient serait reconnaître qu’ils ont été coupables ou complices. Selon le long documentaire consacré à l’Irak récemment sur France 2, Chevènement avouait savoir depuis le 4 août 1991 que la France avait donné son accord à Washington pour être à ses côtés contre Saddam : la saga diplomatique dont les Français étaient fiers n’était donc qu’un leurre.
L’accablant bilan de la tragédie irakienne a été passé sous silence, malgré un certain nombre de voix et d’initiatives courageuses qui ont tenté de démasquer l’entreprise américaine inspirée par le sionisme judéo-protestant : l’État démantelé et détruit, son armée et sa police dissoutes, l’un des pays les plus modernes du monde arabe ramené cinquante ans en arrière par les raids et l’usage d’armes prohibées, humilié par un « pétrole contre nourriture » inique. Sans compter les exactions et tortures, les prisons, le pillage du patrimoine archéologique. Au bas mot deux millions de morts dont 500 000 enfants, « le prix de la démocratie » selon la vieille Albright… Et l’inénarrable George Debeliou Bush posant la question historique : Pourquoi nous haïssent-ils tant ?
Le même scénario est en train de se reproduire assez exactement pour la Syrie, entrée en cette mi-mars dans sa onzième année de guerre. Sauf que l’État syrien, fort de sa résilience et de ses alliances (Russie et Iran), n’a pas été détruit, même si le pays est ravagé, son économie ruinée et son peuple asphyxié et affamé par l’embargo et les sanctions, sans voir le bout de son calvaire. Refusant de reconnaître son « impensable défaite » et « l’impensable victoire de Bachar el-Assad », l’Amérique a préféré, comme le prédisait benoîtement en 2016 le conseiller d’Obama Robert Malley, passer à un second stade de l’agression, la guerre militaire proprement dite bel et bien perdue laissant la place à une guerre économique sans fin, une guerre « proxy » avec l’appui du ban et de l’arrière-ban de la « communauté internationale » à l’occidentale.
Comme il était prévisible, la mi-mars, dixième « anniversaire » du début des évènements en Syrie, a déclenché une hystérie sans précédent et à première vue incompréhensible dans la morne plaine – marécageuse à souhait – du mainstream, qui unit dans son lit les politiques, les médias et ceux dont le métier est de penser. La bêtise de cet accès de folie furieuse témoigne de la dégénérescence morale du pays de Descartes et des droits de l’homme, une sorte de Covid de l’intelligence. Ce sont simplement les intellectuels néoconservateurs à la française qui se mobilisent, égrenant leur chapelet de pieux mensonges et d’insanités, où se bousculent de jolis mots comme démocratie, droit international, droits de l’homme, justice, pluralisme, solution politique. Furieux de leur défaite, et n’ayant rien de présentable à revendiquer ou à proposer, à l’image des terroristes modérés et des révolutionnaires embusqués qu’ils soutiennent, ils stigmatisent sur l’air de la vertu outragée « l’État voyou » en Syrie, le « régime de Bachar », le gang « génocidaire », le « tyran massacreur », illustrant à merveille ce « degré zéro de la pensée politique » (et de l’intelligence) qu’est le néoconservatisme, et cette « dame bêtise » dont ils sont les amants et fiancés. On voit même avancer l’idée que, pour défaire durablement l’État islamique en Syrie, il convient de « stabiliser » les rebelles, qui ont détruit leur pays et se pourlèchent du martyre de leurs compatriotes.
Ce qu’a subi l’Irak depuis trente ans, la Syrie le vit pour la onzième année consécutive (plus que les deux guerres mondiales réunies), un silence sidéral et un déni total raffinant le calvaire d’un peuple martyrisé. Si elle continue de mourir à petit feu, ce n’est pas pour « payer le prix d’une nécessaire démocratisation », ce n’est ni un « printemps raté » ni une guerre civile comme on s’évertue à le dire dans les pays de l’Axe du Bien. Parmi les « experts » qui pérorent, j’ose espérer qu’il n’y a pas de professeurs de droit international, car ils sauraient sûrement qu’à l’instar de l’Irak en son temps, la Syrie a été et est toujours la victime d’une agression internationale.
Lors des procès de Nuremberg (et de Tokyo) de 1946, ce crime d’agression, fondé sur la volonté libre et consciente de menacer ou de rompre la paix, est assimilé au « crime contre la paix » et qualifié de « crime international par excellence », l’une des violations majeures du droit international aux côtés du génocide, du crime de guerre et du crime contre l’humanité. Il est inscrit par le Tribunal de Nuremberg en tête de liste, assorti de la formule suivante : « Lancer une guerre d’agression n’est pas seulement un crime international ; c’est le crime international suprême », la seule différence avec les autres crimes de guerre étant qu’il recèle en lui-même tout le Mal accumulé de tous les autres. C’est « le crime par excellence ».
Codifié par l’Assemblée générale des Nations unies, résolution 95/1946, il appartient au Droit pénal international et relève de la Cour de Justice internationale de La Haye (en ce qui concerne la responsabilité et l’incrimination des États). Repris par le Traité de Rome de juillet 1998, portant création de la CPI, il relève également de la juridiction de la Cour pénale internationale (pour la responsabilité personnelle des responsables des États).
Faudra-t-il se donner rendez-vous dans trente ans pour « découvrir » le bilan des guerres de Syrie, qu’elles soient militaires et visibles ou économiques et invisibles ?
Lorsque aura sonné l’heure de faire les comptes et de rendre justice, il conviendra en tout cas de rappeler sans trêve aux cent gouvernements qui participent jusqu’à aujourd’hui à cette agression caractérisée, la gravité de leur entreprise criminelle. Et l’on dénoncera en premier lieu les trois Occidentaux, membres permanents du Conseil de Sécurité, qui prétendent dire le Droit international et en être les gardiens, alors qu’ils en sont les premiers violateurs.
Pour agrémenter sa paisible retraite, Debeliou Bush avait choisi, parait-il, de peindre de ridicules petits moutons, sans être jamais effleuré par l’idée qu’il devrait avoir sur la conscience des millions de morts, de blessés, d’estropiés, d’enfants handicapés, sans même compter la destruction de plusieurs pays. D’autres, comme Blair ou Obama, tirent même un revenu enviable du récit de leurs exploits, en donnant des conférences grassement payées, où leurs ravages et crimes sont considérés implicitement comme les effets collatéraux d’une œuvre pie : aucune référence aux morts, aux destructions dont ils sont responsables, au sort des États ruinés ou dépecés…
Ils sont bien habillés, bien coiffés, bien nourris, bardés de diplômes, ils se posent en « maîtres du monde » : ils disent le droit, font la loi, décident de la guerre, écrivent le récit de leurs exploits vus par une lorgnette détraquée. En résumé, Occidentaux ou partisans de l’Occident, les occidentalistes sont les élites du « monde civilisé », l’essence de la seule humanité qui compte à leurs yeux d’aveugles. Ils se croient invulnérables et intouchables. Ils n’ont ni remords ni vergogne. Ils sont même fiers de leurs actes, de leurs bilans, de leur appui à ces terroristes recyclés ou non qui « font du bon boulot ». Leur péché mignon, dont ils ne peuvent se défaire puisqu’ils y voient la nouvelle mouture de l’exécrable « fardeau de l’homme blanc », c’est la manie de délivrer des leçons de morale et de décider à leur place ce que doivent faire les pays « qui n’appartiennent pas à notre monde », même si personne ne les a sonnés. Évidemment, s’il y avait encore un soupçon de sagesse en Occident, on se demanderait comment des gens dont le sens de la gouvernance et du droit international est aussi erratique à domicile peuvent décider du sort de leurs voisins plus ou moins lointains.
Raison de plus pour que les responsables politiques ou militaires, les intellectuels, les médias qui ont décidé, organisé, soutenu ou justifié un crime d’agression internationale (ou plusieurs), sachent qu’ils sont et resteront, quoi qu’ils fassent ou ne fassent pas, responsables pour le crime d’agression internationale, ou pour leur appui ou leur complicité, et qu’ils devront rendre des comptes, sans qu’il puisse y avoir prescription. La justice a certes de nombreux défauts, mais elle est tenace.
Le renversement de Evo Morales et la première guerre du lithium
par Thierry Meyssan.
Le monde était habitué aux guerres du pétrole depuis la fin du XIXe siècle. Voici que commencent celles du lithium ; un minerai essentiel aux téléphones portables, mais surtout aux voitures électriques. Des documents du Foreign Office, obtenus par un historien et un journaliste britanniques, attestent que le Royaume-Uni a organisé de toutes pièces le renversement du président bolivien Evo Morales pour voler les réserves de lithium du pays.
Souvenez-vous du renversement du président bolivien Evo Morales, fin 2019. À l’époque, la presse dominante clamait qu’il avait transformé son pays en dictature et venait d’être chassé par son peuple. L’Organisation des États américains (OEA) publiait un rapport pour certifier que les élections avaient été truquées et que l’on assistait au rétablissement de la démocratie.
Cependant le président Morales, qui craignant de finir comme le président chilien Salvador Allende, s’était enfui au Mexique, dénonçait un coup d’État organisé pour faire main-basse sur les réserves de lithium du pays. Mais ne parvenant pas à identifier les donneurs d’ordre, il ne provoqua que des sarcasmes en Occident. Seuls nous révélions que l’opération avait été mise en œuvre par une communauté de catholiques croates oustachis, présente dans le pays, à Santa Cruz, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ; un réseau stay-behind de l’OTAN.
Un an plus tard, le parti du président Morales a gagné très majoritairement de nouvelles élections. Il n’y a pas eu de contestation et celui-ci a pu revenir triomphalement dans son pays. Sa prétendue dictature n’avait jamais existé, tandis que celle de Jeanine Áñez venait d’être renversée par les urnes.
L’historien Mark Curtis et le journaliste Matt Kennard ont eu accès à des documents déclassifiés du Foreign Office qu’ils ont étudiés. Ils ont publié leurs conclusions sur le site Declassified UK, basé en Afrique du Sud depuis sa censure militaire au Royaume-Uni.
Mark Curtis a tout au long de son œuvre montré que la politique du Royaume-Uni n’a guère été changée par la décolonisation. Nous avions cité ses travaux dans une dizaine d’articles du Réseau Voltaire.
Il apparait que le renversement du président Morales était une commande du Foreign Office et d’éléments de la CIA échappant à l’administration Trump. Son objectif était de voler le lithium présent dans le pays, convoité par le Royaume-Uni dans le contexte de la transition énergétique.
L’administration Obama avait, en 2009, déjà tenté un coup d’État qui fut réprimé par le président Morales conduisant à l’expulsion de plusieurs diplomates et fonctionnaires US. Au contraire, l’administration Trump laissa apparemment le champ libre aux néoconservateurs en Amérique latine, mais les empêcha systématiquement de mener leurs plans à exécution.
Le lithium entre dans la composition des batteries. On en trouve surtout dans les saumures des déserts de sel d’altitude, dans les montagnes chiliennes, argentines et surtout boliviennes (« le triangle du lithium »), voire du Tibet, ce sont les « salars ». Mais aussi sous forme solide dans certains minéraux extraits de mines, notamment australiennes. Il est indispensable au passage des voitures à essence aux véhicules électriques. Il est donc devenu un enjeu plus important que le pétrole dans le contexte des Accords de Paris censés lutter contre le réchauffement climatique.
En février 2019, le président Evo Morales avait autorisé une société chinoise, TBEA Group, à exploiter les principales réserves de lithium de son pays. Le Royaume-Uni a donc conçu un plan pour le voler.
Evo Morales, indien aymara, est devenu président de la Bolivie en 2006. Il représentait les producteurs de coca ; une plante locale indispensable à la vie en haute altitude, mais également une puissante drogue interdite dans le monde par les ligues de vertu US. Son élection et sa gouvernance ont marqué le retour des indiens au pouvoir qui en avaient été exclus depuis la colonisation espagnole.
Dès 2017-18, le Royaume-Uni a envoyé des experts auprès de la société nationale bolivienne, Yacimientos de Litio Bolivianos (YLB), évaluer les conditions d’exploitation du lithium bolivien.
En 2019-20, Londres subventionna une étude pour « optimiser l’exploration et la production du lithium bolivien en utilisant de la technologie britannique ».
En avril 2019, l’Ambassade du Royaume-Uni à Buenos-Aires organisa un séminaire avec des représentants de l’Argentine, du Chili et de la Bolivie, des responsables d’entreprises minières et des gouvernements, pour leur présenter les avantages qu’ils auraient à utiliser la Bourse des Métaux de Londres. L’administration Morales s’y fit représenter par un de ses ministres.
Juste après le coup d’État, la Banque inter-américaine de Développement (IADB) s’avéra financer les projets britanniques.
Le Foreign Office avait requis – bien avant le coup d’État – une société d’Oxford, Satellite Applications Catapult, pour établir la carte des réserves de lithium. Elle ne fut rétribuée par l’IADB qu’après le renversement du président Morales.
L’Ambassade du Royaume-Uni à La Paz organisa, quelques mois plus tard, un séminaire pour 300 acteurs de la filière avec le concours de la société Watchman UK. Cette officine est spécialisée dans la manière d’associer les populations à des projets qui violent leurs intérêts, afin de prévenir leur révolte.
Avant et après le coup d’État, l’Ambassade britannique en Bolivie négligea la capitale La Paz pour s’intéresser plus précisément à la région de Santa Cruz, celle où les Croates oustachis avaient légalement pris le pouvoir. Elle y multiplia les événements culturels et commerciaux.
Pour neutraliser les banques boliviennes, l’Ambassade britannique de La Paz organisa huit mois avant le coup d’État un séminaire sur la sécurité informatique. Les diplomates introduisirent la société DarkTrace (créée par les services de sécurité intérieure britanniques) en expliquant que seules les établissements bancaires qui feraient appel à elle pour leur sécurité seraient en mesure de travailler avec la City.
Selon Mark Curtis et Matthew Kennard, les États-Unis ne participèrent pas en tant que tels au complot, mais des fonctionnaires quittèrent la CIA pour le préparer. Ainsi DarkTrace a recruté Marcus Fowler, un spécialiste des cyber-opérations de la CIA, et surtout Alan Wade, ancien chef du Renseignement de l’Agence. L’essentiel du personnel de l’opération était britannique, dont les responsables de Watchman UK, Christopher Goodwin-Hudson (ancien militaire de carrière, puis directeur de la Sécurité de Goldman-Sachs) et Gabriel Carter (membre du très privé Special Forces Club de Knightsbridge s’étant illustré en Afghanistan).
L’historien et le journaliste assurent également que l’Ambassade britannique fournit à l’Organisation des États américains les données qui lui servirent à « prouver » que le scrutin avait été truqué ; rapport qui fut battu en brèche par des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) avant de l’être par les Boliviens eux-mêmes lors des élections suivantes.
L’actualité donne raison au travail d’historien de Mark Curtis. Ainsi, en trois ans, depuis le coup d’État en Bolivie (2019), nous avons montré le rôle de Londres dans la guerre du Yémen (2020) et dans celle du Haut-Karabagh (2020).
Le Royaume-Uni mène des guerres courtes et des opérations secrètes, si possible sans que les médias relèvent son action. Il contrôle lui-même la perception que l’on a de sa présence au moyen d’une multitude d’agences de presse et de médias qu’il subventionne en secret. Il créée des conditions de vie ingérables par ceux à qui il les impose. Il les utilise pour exploiter le pays à son avantage. En outre, il peut faire durer le plus longtemps possible cette situation en étant certain que ses victimes feront encore appel à lui, seul capable d’apaiser le conflit qu’il a lui-même créé.
source : https://www.voltairenet.org
Pourquoi l’OTAN a détruit la Libye il y a dix ans
Ainsi est démoli cet État africain qui, comme documentait la Banque Mondiale en 2010, maintenait “de hauts niveaux de croissance économique”, avec une augmentation annuelle du PIB de 7,5%, et enregistrait “de hauts indicateurs de développement humain” parmi lesquels l’accès universel à l’instruction primaire et secondaire et, pour plus de 40% aux universités. Malgré les disparités, le niveau de vie moyen était en Libye plus haut que dans les autres pays africains. Environ deux millions d’immigrés, en majorité africains, y trouvaient du travail. L’État libyen, qui possédait les plus grandes réserves pétrolifères de l’Afrique plus d’autres en gaz naturel, laissait des marges de profit limitées aux compagnies étrangères. Grâce à l’exportation énergétique, le balance commerciale libyenne avait un excédent de 27 milliards de dollars annuels. Avec de telles ressources l’État libyen avait investi à l’étranger environ 150 milliards de dollars. Les investissements libyens en Afrique étaient déterminants pour le projet de l’Union Africaine de créer trois organismes financiers : le Fonds monétaire africain, avec siège à Yaoundé (Cameroun) ; la Banque centrale africaine, avec siège à Abuja (Nigeria) ; la Banque africaine d’investissement, avec siège à Tripoli. Ces organismes auraient servi à créer un marché commun et une monnaie unique de l’Afrique.
Ce n’est pas un hasard si la guerre OTAN pour démolir l’État libyen commence moins de deux mois après le sommet de l’Union Africaine qui, le 31 janvier 2011, avait donné son feu vert pour la création dans l’année du Fonds monétaire africain. Le prouvent les e-mails de la secrétaire d’État de l’Administration Obama, Hillary Clinton, mis en lumière ensuite par WikiLeaks : États-Unis et France voulaient éliminer Kadhafi avant qu’il n’utilise les réserves en or de la Libye pour créer une monnaie pan-africaine alternative au dollar et au franc CFA (la monnaie imposée par la France à 14 de ses ex-colonies). Ceci est prouvé par le fait que, avant qu’en 2011 n’entrent en action les bombardiers, ce sont les banques qui entrent en action : elles séquestrent les 150 milliards de dollars investis à l’étranger par l’État libyen, dont la plus grande partie disparaît. Dans la grande rapine se distingue Goldman Sachs, la plus puissante banque d’affaires étasunienne, dont Mario Draghi a été vice-président.
Aujourd’hui en Libye les entrées de l’export énergétique se trouvent accaparées par des groupes de pouvoir et des multinationales, dans une situation chaotique d’affrontements armés. Le niveau de vie moyen de la majorité de la population s’est effondré. Les immigrés africains, accusés d’être “des mercenaires de Kadhafi”, ont été emprisonnés jusque dans des cages de zoo, torturés et assassinés. La Libye est devenue la principale voie de transit, aux mains de trafiquants d’êtres humains, d’un chaotique flux migratoire vers l’Europe qui a provoqué beaucoup plus de victimes que la guerre de 2011. À Tawerga les milices islamistes de Misrata soutenues par l’OTAN (celles qui ont assassiné Kadhafi en octobre 2011) ont accompli un véritable nettoyage ethnique, contraignant presque 50 mille citoyens libyens à fuir sans pouvoir y revenir. De tout cela est responsable aussi le Parlement italien qui, le 18 mars 2011, engageait le Gouvernement à “adopter toute initiative (c’est-à-dire l’entrée en guerre de l’Italie contre la Libye) pour assurer la protection des populations de la région”.
Manlio Dinucci
Lobby israélien, le documentaire interdit
3ème guerre mondiale ? La toile d’araignée gigantesque des bases militaires US enserre la Russie mais aussi la Chine et le monde entier.
“Bien qu’il n’y ait pas de bases étrangères autonomes situées de façon permanente aux États-Unis, il y a maintenant environ 800 bases américaines à l’étranger. Soixante-dix ans après la Seconde Guerre mondiale et 62 ans après la guerre de Corée, il existe toujours 174 «sites de base» américains en Allemagne, 113 au Japon et 83 en Corée du Sud, selon le Pentagone. Des centaines d’autres pointent la planète dans environ 80 pays, y compris l’Arabie et l’Australie, Bahreïn et la Bulgarie, la Colombie, le Kenya et le Qatar, parmi beaucoup d’autres endroits. Bien que peu d’Américains s’en rendent compte, les États-Unis ont probablement plus de bases à l’étranger que n’importe quel autre peuple, nation ou empire de l’histoire.”[…] “Nos 800 bases en dehors des 50 états et Washington, D.C., sont de toutes tailles et formes. Certaines sont des villes «Little Americas» comme la base aérienne de Ramstein en Allemagne, la base aérienne de Kadena à Okinawa et la base navale et aérienne peu connue de Diego Garcia dans l’océan Indien. Celles-ci ont une infrastructure remarquable, y compris des écoles, des hôpitaux, des centrales électriques, des complexes de logement, et un éventail de commodités souvent appelées «Burger Kings et bowling». Parmi les plus petites installations américaines dans le monde il y a les bases nénuphars, les «Lieux de sécurité coopératifs», qui abritent des drones, des avions de surveillance ou des armes et des fournitures prépositionnées. Celles-ci sont de plus en plus présentes dans certaines parties d’Afrique et d’Europe de l’Est, elles comblent la présence militaire américaine.”“Les autres installations dispersées à travers la planète comprennent les ports et aérodromes, les complexes de réparation, les zones d’entraînement, les installations nucléaires, les sites d’essais de missiles, les arsenaux, les entrepôts, les casernes, les écoles militaires, les postes de communication. Les hôpitaux militaires et les prisons, les centres de réadaptation, les bases paramilitaires de la CIA et les services de renseignement (y compris les anciennes prisons de la CIA) doivent également être considérés comme faisant partie de notre nation de base en raison de leurs fonctions militaires. Même les stations militaires américaines et les zones de loisirs dans des endroits comme les Alpes bavaroises et à Séoul, en Corée du Sud, sont des bases d’une sorte. Dans le monde entier, l’armée gère plus de 170 terrains de golf.”
“La présence du Pentagone à l’étranger est encore plus importante. Il y a des troupes américaines dans environ 160 pays et territoires étrangers, y compris un petit nombre de marines gardant des ambassades et des déploiements plus importants de formateurs et de conseillers comme les quelque 3 500 qui travaillent actuellement avec l’armée irakienne. Et n’oubliez pas les 11 porte-avions de la marine. Chacun devrait être considéré comme une sorte de base flottante, ou selon la Marine: “quatre acres et demi de territoire souverain des États-Unis.” Enfin, au-dessus des mers, on trouve une présence militaire croissante dans l’espace.”“Les États-Unis ne sont toutefois pas le seul pays à contrôler des bases militaires en dehors de leur territoire. La Grande-Bretagne a toujours environ sept bases et la France cinq dans ses anciennes colonies. La Russie en compte environ huit dans les anciennes républiques soviétiques. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, les “Forces d’autodéfense” du Japon ont une base étrangère à Djibouti dans la Corne de l’Afrique, à côté des bases américaines et françaises.La Corée du Sud, l’Inde, le Chili, la Turquie et Israël auraient chacun au moins une base étrangère”, poursuit David Vine. “Il y a également des rapports que la Chine pourrait chercher sa première base à l’étranger. Au total, ces pays comptent probablement une trentaine d’installations à l’étranger, ce qui signifie que les États-Unis comptent environ 95% des bases étrangères du monde.”
[…]“En 1945, l’armée américaine construisait des installations de base au rythme de 112 par mois. À la fin de la guerre, le total mondial a dépassé les 2 000 sites. En cinq ans seulement, les États-Unis avaient développé le premier réseau de bases véritablement mondial de l’histoire, occultant largement celui de l’Empire britannique sur lequel «le soleil ne se couche jamais». Après la guerre, l’armée a ramené à environ la moitié ses installations mais a maintenu ce que l’historien George Stambuk appelait une «institution permanente» de bases à l’étranger. Leur nombre a augmenté pendant les guerres en Corée et du Vietnam, se déclinant après chacune d’entre elles. Au moment de l’implosion de l’Union Soviétique en 1991, il y avait environ 1600 bases américaines à l’étranger, avec environ 300 000 soldats américains postés en Europe.”
[…] Depuis la chute de l’empire soviétique “le nombre de pays ayant des bases américaines a pratiquement doublé, passant de 40 à 80. Ces dernières années, le «pivot du Pacifique» du président Obama a entraîné des milliards de dollars en Asie où l’armée avait déjà des centaines de bases et des dizaines de milliers d’hommes de troupes. D’autres milliards ont été investis dans la construction d’une infrastructure de base permanente inégalée dans chaque pays du Golfe persique, à l’exception de l’Iran [d’où l’une des raisons de la haine des Américains pour l’Iran ndMPI]. En Europe, le Pentagone a dépensé des milliards de plus en érigeant de nouvelles bases coûteuses en même temps qu’il en fermait d’autres.”[…] “À l’origine, la stratégie consistait à soutenir que les États-Unis devraient maintenir de grandes concentrations de forces et de bases militaires aussi près que possible de l’Union soviétique pour “contenir” son envie supposée de se développer.Mais la disparition de cette superpuissance n’a fait aucune différence dans la stratégie. […] Deux décennies après la disparition de l’Union soviétique, l’ensemble de la sphère politique ne se pose aucune questions à propos des bases implantées à l’étranger et des forces déployées à l’étranger, considérant qu’elles sont essentielles à la protection du pays.
[…] “Bien que les bases puissent être coûteuses pour les contribuables, elles sont extrêmement rentables pour les corsaires du pays de la guerre du XXIe siècle comme DynCorp International et l’ancienne filiale de Halliburton, KBR. Comme l’a noté Chalmers Johnson, «nos installations à l’étranger apportent des profits aux industries civiles», qui gagnent des milliards de contrats chaque année pour «construire et maintenir nos avant-postes éloignés».”
[…] “Aux États-Unis, l’investissement des contribuables dans la construction et l’entretien de bases outre-mer signifie des investissements dans des secteurs comme l’éducation, le transport, le logement et la santé, bien que ces industries soient plus avantageuses pour la productivité économique globale et créent plus d’emplois par rapport aux dépenses militaires équivalentes. Pensez à ce que coûteraient 85 milliards de dollars par année pour reconstruire l’infrastructure civile en ruine du pays.”[Et puisqu’on nous rebat les oreilles aujourd’hui sur la journée de la femme:] “on estime”, explique l’auteur, “que 30% des femmes militaires sont victimes pendant leur séjour dans l’armée et un nombre disproportionné de ces crimes se produisent dans des bases à l’étranger. À l’extérieur des portes de la base, dans des endroits comme la Corée du Sud, on trouve souvent des industries de prostitution abusives axées sur le personnel militaire américain.Dans le monde entier, les bases ont causé des dommages environnementaux généralisés en raison de fuites toxiques, d’accidents et, dans certains cas, de déversement délibéré de matières dangereuses. Les crimes des GI a longtemps irrité les habitants. À Okinawa et ailleurs, les troupes américaines ont commis à plusieurs reprises des actes horribles de viol contre les femmes locales. Du Groenland à l’île tropicale de Diego Garcia, l’armée a déplacé les populations locales de leurs terres pour construire ses bases.Contrairement à la rhétorique fréquemment invoquée sur la diffusion de la démocratie, les militaires ont montré une préférence pour l’établissement de bases dans des États non démocratiques et souvent despotiques comme le Qatar et Bahreïn.”
[…] “Il n’est également pas du tout prouvé que les bases renforcent la sécurité nationale et la paix mondiale de quelque manière que ce soit. En l’absence d’un superpuissance ennemie, l’argument que des bases installées à des milliers de kilomètres des côtes américaines soient nécessaires pour défendre les États-Unis – ou même ses alliés – est un argument difficile à faire valoir. Au contraire, la collection mondiale de bases a généralement permis le lancement d’interventions militaires, de frappes de drones et le choix de guerres qui ont entraîné des catastrophes répétées, coûtant des millions de vies humaines et des destructions incalculables du Vietnam à l’Irak.”
“En rendant plus facile le fait de mener des guerres étrangères, les bases à l’étranger ont fait en sorte que l’action militaire soit une option de plus en plus attrayante – souvent la seule option imaginable – pour les décideurs américains. […] Il est également douteux que ces bases augmentent réellement la sécurité des pays hôtes. La présence de bases américaines peut transformer un pays en une cible explicite pour les puissances étrangères ou les militants – tout comme les installations américaines ont mis en danger les Américains à l’étranger.“De même, plutôt que de stabiliser des régions dangereuses, les bases étrangères attisent souvent les tensions militaires et découragent les solutions diplomatiques aux conflits. Placer des bases américaines près des frontières de pays comme la Chine, la Russie et l’Iran, par exemple, augmente les menaces à leur sécurité et les encourage à réagir en stimulant leurs propres dépenses et activités militaires. Imaginez comment les dirigeants américains réagiraient si la Chine devait construire une seule petite base au Mexique, au Canada ou dans les Caraïbes. Notamment, au moment le plus dangereux de la guerre froide – la crise des missiles de Cuba en 1962 – cette menace a tourné autour de la construction de missiles nucléaires soviétiques à Cuba, à environ 90 milles de la frontière américaine.“La création et le maintien de tant de bases américaines à l’étranger encouragent également les autres nations à construire leurs propres bases étrangères dans ce qui pourrait rapidement devenir une «base de base». Les bases [US] près des frontières de la Chine et de la Russie sont particulièrement menaçantes. Les responsables américains peuvent insister sur le fait que la construction d’un plus grand nombre de bases en Asie de l’Est est un acte défensif destiné à assurer la paix dans le Pacifique, mais dire cela aux Chinois est très mal perçu. Les dirigeants de ce pays ne sont sans doute pas «rassurés» par la création de bases supplémentaires entourant leurs frontières. Contrairement à l’affirmation selon laquelle de telles installations augmentent la sécurité mondiale, elles tendent à augmenter les tensions régionales, augmentant le risque de confrontation militaire future.
“De la sorte, tout comme la guerre contre le terrorisme est devenue un conflit mondial qui sème la terreur, la création de nouvelles bases américaines pour se prémunir contre de futures menaces chinoises ou russes risque de devenir une prophétie auto-réalisatrice. Ces bases peuvent finalement contribuer à créer la menace même contre laquelle elles sont supposées être conçues. En d’autres termes, loin de rendre le monde plus sûr, les bases américaines peuvent réellement rendre la guerre plus probable et le pays moins sûr. “[…]
Il “a mis en garde la nation contre les effets insidieux économiques, politiques et même spirituels de ce qu’il appelait le «complexe militaro-industriel». Ce vaste état de sécurité nationale imbriqué né de la Seconde Guerre mondiale. Comme nous l’a rappelé le travail de Chalmers Johnson en ce nouveau siècle, notre collection de bases vieille de 70 ans montre comment, malgré l’avertissement d’Ike, les États-Unis sont entrés dans un état de guerre permanent avec une économie, un gouvernement et un système mondial de pouvoir enchevêtré dans les préparatifs de futurs conflits. Source des citations – Traduction: E. Defresne
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